J’écris cette note depuis le Ouibus
qui m’emmène à l’aéroport de Lyon.
Avant de prendre un vol pour Amsterdam
où mon équipe anime une réunion de réflexion
avec 80 leaders européens.
La phrase résonne dans ma tête.
Alors que le 4×4 file à toute allure
sur une route de montagne.
L’homme au volant me raconte son histoire.
Sa naissance dans un petit village de chypre
au milieu des montagnes.
Ses études d’informaticien.
Son départ pour Lyon où
il a passé 20 ans.
Son retour au pays
comme guide touristique.
Je lui demande ce qu’il retient
de son parcours en France :
« Vous les français vous ne savez pas
profiter de la vie.
Vous vous enfermez dans des boulots
qui ne vous plaisent pas
pour gagner suffisamment d’argent
afin de faire ce que vous aimez…
5 semaines par an.
Dès votre retour, vous râlez
et comptez les jours jusqu’aux
prochaines vacances. »
Nous sommes en 2010.
Je travaille comme ingénieur d’affaires.
À Lyon justement,
dans l’informatique.
Je passe ma vie coincé entre
une moquette et un faux plafond.
Je sors pour rencontrer mes clients.
Le salaire est correct, les bonus intéressants.
Ca m’a permis de partir en vacances.
Pour 10 jours…
Je regarde ma femme à côté de moi.
Au fond je sais que cet homme à raison.
Il est en train de décrire ma vie.
Alors que je l’écoute je sens
mon estomac se nouer.
Dans 5 jours plus de montagnes
avec la mer au fond.
Ce sera à nouveau la moquette
et le faux plafond.
En attendant…
les prochaines vacances.
Le cycle infernal de la vie occidentale.
Où nous courrons sans fin,
tel un hamster dans sa roue.
L’homme continue :
« Ici, la vie est différente
nous gagnons moins d’argent.
Nous ne prenons quasiment jamais de vacances
mais d’une certaine façon les vacances c’est
tous les jours.
A chypre, on a peu de salariés et beaucoup de
petits entrepreneurs.
La plupart commencent leurs journées tôt,
finissent en début d’après midi.
Et après nous avons du temps pour vivre.
Pour être avec notre famille.
Et pour faire ce que nous aimons.
Au final nous vivons plus simplement,
mais mieux et plus heureux.
Nous apprécions davantage chaque jour
et nous aimons davantage notre travail.
C’est pour ça que j’ai laissé
ma carrière en France pour revenir ici. »
De retour au travail entre la moquette
et le faux plafond. J’avais du temps
pour réfléchir.
Et réaliser à quel point cet homme avait raison.
Plus tard j’ai trouvé cette citation
d’Anthony Robbins :
« La plupart des gens passent davantage
de temps à planifier leurs vacances
qu’à planifier leur vie »
Je me suis dit qu’il était temps
d’inverser la balance.
J’ai aussi trouvé cet exercice :
Planifier sa journée idéale.
Pas une journée de rêve sous les cocotiers.
Mais la journée que tu rêverais
si elle devait se reproduire
tous les jours de ta vie.
Il y a peu de chances qu’il y ait beaucoup
d’excentricités dedans.
Tes envies les plus folles te lasseraient
vite si tu devais les vivre tous les jours.
Ces envies sont souvent justes des moyens
d’échapper à une vie qui n’a plus de sens
au quotidien.
Au lieu de courir pour espérer les satisfaire
On peut simplement redonner du sens
au quotidien.
Avoir une vie qui ressemble plus à
celle de mon guide chypriote.
Avec une journée qui mélange subtilement
travail, loisir, famille, spiritualité, relations, etc.
Des habitudes quotidiennes
qui donnent du sens à ce que l’ont fait.
Ca ne veut pas dire que
tes journées seront les mêmes.
Mais ça donnera une ossature pour
les journées « ordinaires ».
Si tu es salarié, ça peut être compliqué.
Même s’il est de plus en plus accepté
dans notre société
de moduler son temps de travail.
Comme ce collègue qui aimait
son métier de développeur
mais avait choisi de passer à 80%
pour vivre son rêve de faire du théâtre.
Même si ça impliquait
de ne plus avoir le dernier iPhone.
Si tu es indépendant ou entrepreneur,
tu as une plus grande liberté.
Malheureusement beaucoup se recréent
un quotidien pire que celui
qu’ils avaient en étant salarié.
Si c’est ton cas, c’est peut-être le moment
de revoir ta manière de travailler.
Et de repenser ta journée idéale.
Comme cet ami médecin
qui est passionné par son travail
mais ferme son cabinet à 16h00
pour prendre du temps avec sa famille.
Même si ses vacances seront moins belles
que celles de son collègue qui se tue au travail.
Pour ma part ça m’a conduit
à choisir un métier
que je n’avais plus envie de fuir
même si c’était bien plus risqué financièrement.
Je travaille souvent 6 jours plutôt que 5.
Mais ça me permet d’intégrer chaque jour
du temps pour lire et pour réfléchir.
Je me donne la liberté d’intégrer du repos
et de la détente dans mes journées.
Et il m’arrive souvent de travailler
pendant les vacances.
Par parce que je dois le faire.
Mais parce que j’en ai envie
et que ma vie n’est pas cloisonnée.
Mais plus équilibrée.
En tant que leader, ces questions sont vitales.
Car elles permettent de durer dans le temps.
Dans une vie qui a du sens au quotidien.
C’est bien de faire des plans pour tes clients
et pour tes équipes.
Mais la première chose qu’un leader
devrait faire.
C’est planifier sa vie.
A demain,
Philippe
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